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CENTRE-VILLE Un bâtiment qui doit être détruit est occupé illégalement
C’est un contretemps dont la SNCF se serait bien passé. Alors qu’elle vient de tomber d’accord avec la mairie pour céder son terrain et son ancienne maison des syndicats de la rue Du Guesclin, en vue du projet de construction de l’ilôt du même nom, des squatteurs ont investi l’immeuble. « Même si cela n’est pas en lien avec les travaux de la gare, leur présence peut poser un problème, à terme », explique Stéphane Lèbre, responsable des grands projets régionaux à la SNCF. Du coup, l’entreprise vient de lancer une procédure d’expulsion.
Logements et commerces
Problème : comme le reconnaît le responsable de la SNCF, « le contexte est sensible ». En effet, ce sont une soixantaine de demandeurs d’asile qui ont élu domicile dans le bâtiment de trois étages. Cerné par les ordures, à deux pas de l’arrêt de tram 1, il est occupé par des hommes originaires d’Erythrée et de Somalie, dont l’âge varie de 20 à 60 ans. Ne parlant pas le français, ils s’entassent sur des matelas de fortune, en attente d’un emploi, ou d’une régularisation.
Ahmed fait partie des squatteurs. Agé de 28 ans, originaire de Somalie, il est arrivé en France par avion, « grâce à un passeur ». Dans ce qu’il appelle « le camp de réfugiés », il raconte un quotidien de galère, où la Cimade et le Secours catholique sont des « soutiens importants ». Certains de ses collègues de chambre ont déjà obtenu le statut de réfugié. Un obstacle inattendu, pour l’un des projets phare du quartier Nouveau Saint-Rorch. Le bâtiment est voué à la destruction. Il sera remplacé par des logements privés et sociaux, une crèche, un parking, et une zone de commerce gérée par la Socri (Polygone). Le permis de construire est d’ailleurs déposé, et le projet confié au promoteur Pragma. La SNCF espère « que la procédure d’expulsion sera la plus courte possible ». D’autant qu’elle est « sollicité par des riverains inquiets ». Sur place, beaucoup de voisins n’ont « jamais entendu parler » du squat.
Gwenaël CADORET
SURPRISE
Contacté par 20Minutes, Michaël Delafosse, adjoint à l’urbanisme, « n’était pas au courant » d’une telle situation. « C’est incroyable. On ne peut pas laisser des gens vivre dans ces conditions. Les travaux sont prévus pour la fin du trimestre. On va se rapprocher des associations, pour trouver des solutions d’hébergement plus dignes. »