Qui veut tuer la Bass’Cour?

Ou la mort programmée d’une tentative de vie autre…

« Être possédé par une idée fixe, connaissez-vous ce tourment? Non, votre esprit est trop calme, votre sens trop froid et rassis, vous ne soupçonnez pas cette torture. Et bien, j’ai dix-huit ans, l’âme ardente, vierge de toute jouissance excessive, le corps surabondant de vie et tout nerf; une idée fixe me domine: être libre. Voilà mon maître, mon tyran, mon bourreau qu chaque jour me géhenne et me tenaille sans jamais lâcher prise. (…) Oh! Un tout petit peu de liberté! J’ai faim, donnez-moi la pâture! »

Lautréamont, Choses trouvées dans un pupitre

1 an, ça fait maintenant 1 an que la Bass’Cour a créé des liens entre des gens. 1 an que la Bass’Cour a animé des concerts, de soirées… 1 an que la Bass’Cour gêne un minimum le pouvoir en place…

1 an que cet ancien commissariat annexe était joyeusement occupé car laissé vide par l’Etat. Un Etat qui d’un coup décide de vouloir le vendre aux enchères ou de nouveau de s’en affairer, alors que avant même que ce lieu soit occupé cela faisait déjà 5 ans que la « villa » du 32, rue du professeur Grasset était à l’abandon. Alors que des gens sont à la rue, alors que de gens se niquent la vie à travailler pour ensuite mettre 60% de leur salaire pour un lieu qui ne leur appartiendra jamais vraiment. Par quel subtil jeu de morale et d’intoxication mentale peut-on arriver à nous faire gober que la propriété privée est une valeur naturelle et humaine? Encore plus, que la survie même de notre espèce… Encore plus même, que le désir de vivre libre, ne serait-ce qu’un petit peu…

Nous, anonymes, simples passagers d’un soir ou deux du bateau pirate G.Z.M., nous n’avons pas envie de voir ce lieu se fermer dans le silence d’un zapping TV… Ce lieu et ses hbitants nous a permis de nous rencontrer, de rencontrer également des idées et des envies différentes sur notre quotidien. Le jeu de notre solidarité risque de faire encore plus de bruit qu’une petite soirée… Parce qu’on n’aura jamais de nid dans cette putain de vie…

Il n’y a que le oiseaux qui se cachent pour mourir!

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