Le « Très très grand coeur » guetté par l’infarctus du myocarde (procès mercredi)

Dans le quartier Figuerolles, nombre de bâtiments sont jugés malades par la SERM, et cette pathologie serait, d’après les experts en sécurité urbaine cités par la mairie, qui s’inspirent d’anciennes analyses de spécialistes anglais et américains, à l’origine de nombreux problèmes rencontrés quotidiennement dans ces quartiers : pauvreté, violence, échanges déséquilibrés de cartes Panini, deal de poissons pas frais…

Par conséquent, soigner Figuerolles serait une priorité. Toutefois, le corps urbain étant une chose sensible, l’opération s’avère délicate et nombreux furent ceux qui s’échinèrent sur cette question. La solution retenue par les plus grands chirurgiens fut de traiter le phénomène à la manière d’un cancer, à savoir en « enlevant les tumeurs une à une ». Le but, à terme, serait d’après Max LEVITA, président de la SERM, « de régénérer le tissu urbain montpelliérain » en lui donnant l’occasion « d’intégrer, à l’aide d’une politique sociale forte, les grands axes fixés par les décisions européennes ». Il est en cela soutenu par feu Georges FRÊCHE qui affirmait lors du lancement de l’Opération Grand cœur en 2001 « J’aime bien la SERM. C’est des gens cools. Mais je préfère la vodka !». Hélène MANDROUX, actuelle maire de Montpellier, se félicite aujourd’hui du succès de l’opération. Dimanche dernier, alors qu’elle discutait avec Martine AUBRY des perspectives à donner à Montpellier quant à la recherche scientifique, elle affirma devant les journalistes : « Wesh, t’as vu grosse ! Figuerolles c’est craignos, y’a même pas de pesos ! Mais avec la SERM, ma sœur, on les désosse !».

Toutefois, une équipe dissidente de médecins formée à la BIERE (Bassin International Éprouvant Rageusement l’Existence) se leva contre ces manières d’agir qu’illes jugèrent « intrusives, brutales, injustes, malsaines et dégueulasses. Et avec des instruments même pas stérilisés !». Pour eux et elles, le diagnostic posé par les médecins subventionnés par la mairie était erroné, car mettant directement en jeu leur réputation et leur portefeuille. La question fut également soulevée de savoir dans quelle mesure ils confondaient avec une grande naïveté l’essence des choses et leur existence : « Si vous injectez de l’héroïne par intraveineuse, le comportement physiologique et psychologique change inévitablement. Toute la misère de notre environnement est de laisser penser alors que l’héroïne n’est pas un problème et que les dommages qu’elle engendre ne dépendent pas d’elle. » mais le parti adverse leur adressa un pli non affranchi contenant une lettre où il était inscrit : « On pine queudalle à quoi tu dis. Maintenant, cassez-vous ou on vous tape dessus. ».

Se levant alors avec rage et courage contre ces immondices proférées par une bande de vautours aigris et sociopathes, illes décidèrent d’axer leur lutte sur trois points :

  • La nécessité vitale, quoi qu’on en dise, de disposer d’un endroit où les corps puissent se reposer
  • Le refus d’une vision du corps réduit à l’état de marchandise
  • La possibilité, pour chaque cellule de chaque organisme conscient, de s’auto-déterminer et la capacité physique et matérielle pour elles d’autogérer leurs projets au sein de structures organiques adaptées
  • Le rejet absolu d’une philosophie utilitariste et l’arrêt immédiat de la prostitution immobilière

Et pour ce faire, ils se mirent à squatter tout à fait illégalement les diverses structures laissées à l’abandon par la SERM et l’Etat. Pointant du doigt des décisions favorisant l’industrie pharmaceutique qui, voyant les tumeurs croître, profite d’une augmentation de ses bénéfices, ils s’installèrent récemment au 31, rue du Père Fabre, une maison composée de trois appartements, les deux du rez-de-chaussée vides depuis cinq ans, celui du haut depuis huit mois.

Le 13 octobre, les propriétaires du premier étage et la SERM les assignèrent à comparaître devant un collège de médecins qui, de toute évidence, a déjà un avis tout fait sur la question.

Le Très très grand coeur, avec ses allées et venues incessantes, ses peintures murales qui feraient pâlir Julie Lascaux, policière de son état et peintre à ses heures perdues, sa joie de vivre et sa gaieté suintantes, ses divers projets d’ateliers (menuiserie, mécanique, photo, théâtre…) risque donc bientôt de s’arrêter de battre.

Une équipe sur place est déjà occupée à le garder en vie. Le 19 octobre, vous aurez vous aussi la possibilité de participer à l’opération de sauvetage en affichant votre soutien indéfectible à une entreprise à la fois personnelle et collective de reconquête de la vie. Pour cela :

RENDEZ-VOUS devant le TRIBUNAL D’INSTANCE
de MONTPELLIER à 9h

Distribution gratuite, soumise à autorisation parentale, de café, brochures et baisers

(à bas le) P.S : Ne pas jeter sur la voie publique. Plutôt sur le tribunal.

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