Mais quand même . . . Ce Mardi 5 novembre à Montpellier, au 18 rue Pages, en fin d’après midi, une énième expulsion illégale (absence de procédure judiciaire et ce malgré une présence de plus de 48 heures sur les lieux) a eut lieu, durant la trêve hivernale, de la part de la police nationale., encore un coup de P*** !
Les squatteurs, voyant un groupe d’intervention forcer la porte du bâtiment, se sont réfugiés sur les toits et ont ainsi été assiégés durant plus de 4 heures. La police refuse alors de prendre en compte les preuves de présence des habitants depuis plus d’une semaine et cherchent à évacuer les gens postés sur les toits. Mais devant l’obstination des squatteurs à ne pas quitter les locaux, la police a eu une réaction surprenante: elle a tout simplement confisqué l’échelle ainsi que la béquille d’une des personnes située sur la toiture, les empêchant ainsi de redescendre. L’humour de la police va plus loin : ils ont trouvé de bon goût d’asperger leurs affaires de produits ménagers (ah ah ah, petite boutade de la brigade! Pour une fois les squatteurs sentirons bon…) et de couper l’électricité, tout en tenant des propos insultants sur leurs mamans (pourtant pas présentes sur les lieux).
Après ces bonnes blagues, ils décident de partir en laissant les 4 personnes sur le toit et passent le relais à une société privée de gardiennage, qui a bloqué l’accès au bâtiment pendant près de 48h alors que des personnes étaient encore présentes à l’intérieur des locaux. Les squatteurs ont eut le plaisir d’avoir le soutien d’une partie du voisinage, curieux de voir un tel dispositif mis en place mais néanmoins coutumier des expulsions répétées dans la ville.
Jeudi 7 novembre, en fin de matinée, alors que le vigile se demande toujours pourquoi il bloque l’entrée du bâtiment, les squatteurs entendent des bruits de pas sur la toiture… Le temps d’apercevoir les ombres des casques de la brigade d’intervention spéciale, postée sur les toits, les voitures et fourgons de police encerclaient déjà le bâtiment. En tout, une trentaine de képis pour déloger deux squatteurs…
Après avoir longuement hésité à leur passer oui ou non les menottes, un agent des forces de l’ordre fait malencontreusement exploser une bombe lacrymo dans le quartier, alors que les deux interpellés étaient déjà en route pour le commissariat.
La nullité de l’action, malgré un tel dispositif, pourrait paraître surprenante… Pourquoi dépenser tant de pognon pour deux squatteurs ? La mairie aurait pu, après tout, lancer une simple procédure d’expulsion…
Le bâtiment en question, dont la mairie est, en effet, en partie actionnaire, appartient à la SERM qui a également comme autres actionnaires, la caisse d’épargne, DEXIA, Crédit Local de France, ainsi que le Crédit Mutuel Méditerranéen, le Crédit Lyonnais et MERCADIS…
La SERM qui affirme pourtant que « par son statut mixte public/privé, elle peut se permettre, dans une vision à long terme, des prises de risques en faveur de l’intérêt public, en cohérence avec sa démarche de société responsable », n’a pas franchement la fibre sociale… En fait, ce serait plutôt dégage et SERM’ta gueule!
Adepte de spéculations immobilières et d’expropriations, la SERM récidive et vide encore un autre logement du centre ville, poursuivant ainsi son projet de gentrification*. Banques et assurances se gavent tranquillement en délogeant les personnes de leur habitation, grâce à l’appui navrant des forces de l’ordre, le tout sous le regard bienveillant de la préfecture qui finance allègrement les interventions d’expulsions.
Et voilà que la police squatte les bâtiments,
tan dis que la SERM monopolyse le quartier !
* La gentrification (mot anglais de gentry, « petite noblesse ») est un phénomène urbain par lequel des arrivants plus aisés s’approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d’une couche sociale supérieure.