Expulsion du Kalaj « Pour défendre les intérêts de la ville » ?

En voilà une belle façon de fêter l’été. Le mardi 21 juin au Kalaj, la fête est également à l’huissier : une visite « de courtoisie » qui se solde par une assignation en référé d’expulsion reçue le vendredi suivant.

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Pour une fois, l’administration à été rapide : le 26 mai, M. le Maire de Montpellier demande la désignation d’un administrateur provisoire pour la maison du 11 rue Desmazes « afin de défendre les intérêts de la ville », sa propriétaire étant décédée il y a plus de 8 ans. Le TGI obéi en date du 14 juin, et le 24 l’huissier passe déposer l’assignation en référé pour expulsion, avec un procès prévu pour ce mercredi 29 juin à 9h. [Voir mise à jour en fin d’article]

Un référé permet normalement « de demander des mesures provisoires afin de régler des cas urgents » auprès d’un tribunal. L’urgence se manifesterait donc après quatre années… difficile de croire que les autorités ne peuvent pas respecter les procédures ordinaires dans un contexte de voisinage plus serein que jamais.

Mais cette procédure expéditive nous met la puce a l’oreille : quels sont les intérêts de la ville dans une querelle de voisinage ? Il est en effet mentionné dans le dossier les nuisances que subissent les riverains, avec comme exemple un article paru sur le site h24-info le 22 février 2016. Malheureusement cet article et les pièces qu’il apporte sont contrefaites, et son auteur à déjà été condamné pour diffamation alors qu’il travaillait pour un journal satirique montpellierain bien connu. Les photos du lieu prises par l’huissier montrent une salle vide avec des chaises devant un écran (préparée pour une représentation théâtrale) ainsi qu’une personne sur un matelas. Rien qui n’appuie les accusations de nuisances.

Il nous semble clairement que cette volonté d’expulsion est avant tout politique. Suite aux articles de presse faisant état d’une mairie ne pouvant agir face à un squat, leur riposte était peut-être nécessaire… Le timing est bon : comme à l’accoutumée, ce genre de procédures est lancée à une période charnière où les esprits sont aux vacances et au football. Ce ne sont pas les touristes qui s’offusqueront de l’expulsion d’un lieu dont ils ne connaissent même pas l’existence. Toujours est-il que ces attaques sont lancées sans la moindre négociation. Une politique sociale d’un parti de gauche, bien évidemment…

Ainsi finit notre communiqué.

Ils voudraient supprimer le delai d’expulsion de deux mois afin de pouvoir procéder à celle-ci le plus rapidement possible si le jugement nous est défavorable. De telles mesures sont complètement disproportionnées et basées sur des témoignages biaisés, falsifiés qui ne reflètent aucunement la réalité, auquels le mairie de montpellier se presse de croire stricto sensus. Il suffit de lire le tract du dossier constitué avec un cerveau fonctionnel pour se rendre compte qu’il s’agit évidemment d’un faux.

Il y aura un procès du Kalaj, c’est aussi un de ses but intrinsèques, mais il faut qu’il se déroule avec une vision qui corresponde à la réalité. Par conséquent, ce procès sera aussi celui où l’on parlera de toute la misère organisée et des aberrations du système, pas seulement de faits délirants issu d’une fomenterie injuste et falsifiée de voisins qui s’ennuient et s’offusquent de notre mode de vie, de notre action politique. Si nous assumons tous les jours d’être des squatters, avec tout ce que cela comporte, si nous nous battons tous les jours contre la misère, la dépossession, la fatalité, l’humiliation que subissent les personnes qui se retrouvent exclus du système, c’est bien pour qu’on en parle. Si nos détracteurs, la mairie, ces voisins bien pensants, ce collectif auto nommé « anti-squat » – qui n’ose pas discuter en face-à-face mais préfère nous envoyer des messages de menaces – ne parlent que de faits manipulés ou erronés, c’est bien pour détourner l’attention du sujet principal car il est dérangeant pour eux. Nous nous battrons jusqu’au bout pour tout les pauvres qui subissent la précarité, à qui nous voulons offrir une alternative nécessairement hors du système, à qui nous volons montrer un porte de sortie: ce serait un échec pour ce combat et cette maison si le sujet etait éludé.

Nous appelons alors toutes les personnes et collectifs, tout les camarades de lutte et amis et ceux qui se sentent concernées par la défense de nos lieux, de notre ville dont on se fait constamment désemparer par les services d’aménagement de la mairie et les promoteurs dont les pratiques « mafieuses » rendent Montpellier la ville championne de France des logements vides à soutenir le Kalaj ainsi que les autres squats de la ville.

Les infos sur les moyens de mobilisations viendrons vite, après discussion avec notre avocat !

Nous appelons aussi les personnes ayant déjà participé à la vie du Kalaj (collectifs, compagnies, institutions, associations, artistes, précaires…) qui se sentent désabusés par ces mensonges à témoigner par un écrit qui pour être recevable devant le tribunal doit être présenté sur un document officiel et joint d’une preuve d’identité.

Merci a tout-e-s, et à bientôt sous nos toits !

Mise à jour du 29 Juin

Sur les conseils de Mtr Gallon, nous ne nous sommes pas présentés, afin qu’il puisse demander un report. Celui-ci à été accepté, et nous passerons finalement le 20 juillet. Nous aurons plus d’informations sur la stratégie à adopter demain. Stay tuned !

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2 Responses to Expulsion du Kalaj « Pour défendre les intérêts de la ville » ?

  1. Anonyme says:

    Et toutes les nuisances sonores et autres que la présence de « Kalaj »engendre, elle n’est pas fictive ? Je ne pense pas que « Kalaj » respecte les autres, « la liberté s’arrête là où commence celle des autres ». Ce qui est pourtant un principe que tout le monde devrait appliquer à commencer par vous.

    • Le KaLaJ says:

      Bonjour,
      Nous ne disons pas qu’il n’y en a pas du tout, nous disons et démontrons que ces nuisances sont largement plus faible que ce que nos détracteurs voudraient faire croire, et que le lieu apporte plus de bienfaits que de problèmes.

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